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Textile : deux sœurs résistent au made in China
Par madmartigan dans On discute collant le 3 Novembre 2009 à 13:34Tags : collant, soeur, deux, ans, marieDes chaussettes pour retraités aux collants pour échangistes, Anne-Marie et Michelle répondent à toutes les demandes pour faire tourner la dernière bonneterie du pays
À Ossey-les-Trois-Maisons, la dernière bonneterie du pays résiste, portée à bout de doigts par deux sœurs de tempérament...
« J'ai toujours travaillé ici comme ouvrière. Depuis l'âge de 14 ans. À la belle époque, on était une dizaine de personnes plus les représentants. Toute la rue Linard-Hubert, c'était de la bonneterie. Il y avait Dupont à côté qui était beaucoup plus gros avec 80 personnes… L'hiver, les gens travaillaient dans le textile, l'été dans les champs. Aujourd'hui, il n'y a plus que nous », constate avec une pointe de regret Anne-Marie Begat.
Voilà dix ans qu'elle a repris avec sa sœur Michelle Denis l'affaire familiale. « Mon grand-père Jean a créé l'usine en 1930. Et dans les années 70, mon père a repris avec mon oncle Claude. On ne pensait pas durer si longtemps », ajoute Anne-Marie devant ses métiers circulaires. Des célèbres Degoisey fabriqués à Troyes. « Ce sont de vieux métiers qui datent de papa. Mais ce sont des bons métiers et bien entretenus. Ici, on travaille à l'ancienne avec un travail de qualité ».
Soixante-dix ans après sa création, les clients sont toujours là, en tout cas.
Des collants pour échangistes
Des petits clients mais nombreux. Une centaine. Avec des demandes très, très variées. Pour des bas et des collants bien sûr : le fer de lance de Fourment Père et Fils depuis l'origine, ce sont plutôt des bas et collants classiques.
« On ne fait pas dans la fantaisie. Seule la couleur change », expliquent les deux sœurs qui façonnent tout ce qu'on leur demande, et notamment des chaussettes : ultra-résistantes qui se « lavent bien » pour les pensionnaires des maisons de retraite, des grosses en laine avec un motif de chevreuil ou d'oie pour les chasseurs, mais aussi des collants spéciaux pour femmes enceintes, et des XXL taille 7 pour femmes aux jambes de 1,30m… Et puis, depuis quelques mois, les deux sœurs travaillent sur un nouveau produit un peu particulier : des collants en lycra qui moulent beaucoup : « C'est un nouveau client qui nous a contactées et qui veut un collant transparent pour les échangistes et les fétichistes. Il y a une seule couture au milieu et on voit tout au travers. Ce qui est compliqué, c'est la matière. On est train de faire des essais », commente Anne-Marie.
Au total, la petite PME dont le chiffre d'affaires voisine avec les 100 000 €, fabrique une quarantaine d'articles, généralement en petite série (jusqu'à 200) mais parfois beaucoup plus comme ce fut le cas pour Magiline : « On leur fait des chaussettes en polyester qui servent de filtres. Il y a quatre ans, on en faisait des milliers mais le marché est un peu retombé. C'est vrai qu'il y a la crise mais on n'a pas ressenti d'effet particulier. On a nos clients et en avril on travaille aussi à façon pour Favin de Traînel. On n'a pas à se plaindre », résume
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