• Témoignage d'une mère

    Voilà, ça fait plusieurs fois qu'en faisant le ménage dans la chambre de mon fils de 15 ans, je trouve des collants cachés dans son lit.

    L'autre jour, alors qu'il était chez ma soeur, celle-ci l'a surpris nu dans la salle de bain avec une paire de collants enfilés, en train de se mettre du rouge à lèvres.

    Qu'est-ce que ça veut dire ?

    En dehors de cela, c'est un ado calme, sensible, mais très solitaire bien qu'il ait à l'école des copains et des copines de son âge.

    Je ne sais pas quoi penser. Sera-t-il travesti ? homosexuel ? transexuel ?

    Que dois-je faire ? en parler avec lui ? lui dire que je sais ce qu'il fait ?

    Merci pour vos conseils

    Réponses

    J'en suis passé par là aussi. Je suis marié avec 2 garçons (majeurs maintenant), je porte des collants fins tous les jours, depuis 25 ans, sous pantalon à l'extérieur et avec short dès que je suis à la maison et c'est mon épouse qui me les achète. Si vous avez peur d'une homosexuaité pour votre fils, ce n'est pas les quelques grammes de nylon qu'il enfile en cachette, qui feront de lui un homosexuel. Il n'y a pas plus de gays chez les hommes portant des collants que chez les autres. Il est même possible qu'il aime tellement les femmes, qu'il cherche à leur ressembler. Ou alors la démarche est toute autre, et rejoindrais un peu la mienne si j'en avais les capacités morphologiques. Comme je vous l'ai dit, je suis marié et 100% hétéro. Jamais la moindre attirance pour le même sexe, de toute ma vie. Je déteste même les films pornos car voir des pénis en action, ça ne m'attire pas du tout. Par contre je suis extrêmement jaloux et envieux de la possibilité qu'ont les femmes, de s'habiller à leurs guise et de pouvoir sortir en collants apparents. Et avec les mentalités actuelles et tant qu'elles n'évolueront pas, je pense que les hommes attirés comme moi par le port des collants sans devoir les cacher sous un jean, n'ont d'autres solutions (pour ceux qui le peuvent) que de passer pour des femmes. Si je le pouvais, moi c'est ce que je ferais, non pas parce que me sens femme dans un corps d'homme, ce n'est pas le cas, mais tout simplement pour pouvoir profiter de porter des collants à ma guise, en public. Si je me montrais comme j'aime être, en short et collants, aujourd'hui en 2008, je ferais rigoler du monde dans mon dos (essentiellement des mecs, qui croiraient affirmer encore plus leur virilité en se moquant d'un mec en collants) . Par contre,si j'avais la morphologie adéquate, j'essayerais de me travestir pour qu'on me prenne pour une vrai femme. Ce ne serait pas par vice ou plaisir (j'ai eu l'occasion de porter des talons hauts une fois pour une soirée festive, et je n'ai pas franchement apprécié) , mais juste pour éviter de déclencher moqueries et sourires sous entendus, sur mon passage. Ceci explique peut-être l'essai de rouge à lèvres de votre fils, qui voudrait voir si en femme il peut donner le change, rien que pour avoir le droit de porter des collants, de manière apparente, en public.

    je suis un homme de 40 ans... et pendant des années, j'ai porté des collants en cachette... avec honte je l'avoue... le cap passé, j'ai essayé tout les attraits féminins, le rouge, les talons, jusqu'à un travestissement total.

    Contrairement à toi, ma maman a été... très peu inspirée en se moquant. J'ai été humilié tout simplement.

    à la naissance de mes enfants, j'ai fait une thérapie parce que j'avais toujours besoin de mes collants, comme d'un refuge. c'était comme mon doudou. Comme je voulais être le meilleur papa du monde, j'ai pris la décision d'un travail sur moi, il m'a fallu des années, il y a peu en réalité que j'ai enfin pu passer le cap.

    Le collant est un vêtement doux, délicat, tout simplement agréable à porter, surtout sous un pantalon. C'est pratique, puisque c'est caché. Il y a fort à parier qu'il se masturbe quand il porte ce vêtement. ça lui procure un bien-être certain.

    Ce que je te conseille. C'est d'en parler le plus délicatement possible. avec de la tendresse et de la douceur. Lui dire que ce n'est pas un vêtement normal pour un futur homme, mais que tu ne le juges pas. Qu'il prenne conscience que c'est une mauvaise voie (même si elle est agréable) S'il continue, laisse-le faire, ce n'est pas pour autant qu'il est homosexuel, il cherche tout simplement son genre. Parfois ça prend du temps. Demande lui tout simplement de ne pas prendre les tiens... que c'est personnel (gare à Oedipe)... qu'il se débrouille tout seul quelque part.

    Il y a le côté transgression également. Certains fument, se droguent... lui, c'est des deniers et le lycra....

    Mais il faut avoir conscience qu'il s'agit là aussi d'une addiction.

    si tu veux qu'on en parle... je peux te donner mon adresse mail

    Il est difficile de s'exprimer sur un tel sujet, tant il est complexe. Néanmoins, il est possible d'apporter des élèments de clarification à ce problème. Au premier abord, cela peut sembler être une déviance sexuelle grave, en fait il n'en est rien. Comme on vient de le voir, de très nombreux hommes sont fétichistes des collants, c'est d'ailleurs l'un des principaux fétichismes. Il en existe des biens pires que vous imaginez tous aisément et que je n'ai pas besoin de citer. Par conséquent, celui ci n'est pas malsain ni mauvais. Il n'y a donc probablement pas de quoi s'en inquièter.

    Ensuite, le second problème, au delà du fétichisme, vient du fait que c'est un symbole féminin. C'est probablement cela qui en fait un fantasme, puisqu'il est souvent lié à d'autres symboles féminin, comme les chaussures, maquillage, etc...

    Je ne saurais l'expliquer, c'est peut-être par curiosité, par volonté de se changer et d'incarner l'espace de quelques instants des valeurs féminines, de se sentir "belle" et de se plaire à soi-même, de faire naître un désir de soi par soi...

    Toujours est-il, que cela n'est en aucun cas lié à l'homosexualité. Les nombreux témoignages le montrent. Le désir d'être femme ne veut pas forcèment dire désir de plaire à des hommes, puisque généralement cette pratique se fait seul. Et en général, cette volonté de ressembler à une femme et de l'admirer ensuite, provient d'un énorme attrait envers la gente féminine.

    Donc point d'homosexualité à craindre, j'en suis convaincu.

    Alors la solution, la réaction à adopter? Et bien cela relève de l'intimité absolue, et nul n'a besoin de partager cela. L'encourager serait une erreur, puisque de toute façon la société ne l'acceptera pas, l'interdire n'aurait aucun effet, au contraire, il est mauvais d'entretenir trop longtemps des phantasmes, et les assouvir régulièrement calme un peu le tout. De toutes façons, comme cela relève de l'intimité, cela serait difficle à contrôler. Je pense sincèrement, selon tout ce que j'ai pu en voir, de ne rien faire, qu'il pense toujours que vous ne savez pas, mais de lui compliquer un peu la tâche: rendre vos collants plus difficiles d ... ainsi que vos chaussures, ne pas acheter trop souvent des collants pour ne pas lui donner l'occasion de renouveler ses stocks, ... Et peut-être qu'il guerrira de lui-même. C'est surement ce qu'il y a de mieux s'il veut être bien dans sa peau.

    Cette description correspond point par point à ma trajectoire de vie. Je suis trans, jai 45 ans et suis femme depuis 15 ans.

    Beaucoup de réponses raisonnables ont été données avec des expériences concrètes allant dans le sens soit dun aspect transitoire soit dans une continuité fétichiste tout à fait saine en relation avec les désirs et non la structuration de l'identité de genre qui nest pas remise en cause.

    L'homosexualité est une sexualité qui ne remet pas en cause l'organisation identitaire ; le travestissement est une activité consistant à revêtir les vêtements significatifs de l'autre sexe , le transsexualisme tient au développement de lenfant dont l'identité de genre (fille ou garçon) se construit à l'inverse de son éducation ; fille au lieu de garçon et inversement. Cela peut aussi être une identité androgyne qui se développe avec les deux genres.

    Quelle que soit son évolution, il doit pouvoir compter sur sa famille, en parler chaque fois que besoin, savoir que les vêtements qu'il prend sont réservés aux filles et quil est jusqu'à preuve du contraire un garçon de part son éducation tout en pouvant y avoir ... dans le cadre de sa famille et en sachant ce qu'il risque au dehors. Les collants sont des objets de genre féminin et donc, a priori réservé pour des filles mais attention au terme de travestissement : c'est une expérience psychoaffective pour l'enfant et non une transgression psychosexuelle. L'interdire peut renforcer les résistances et organiser un système circulaire fermé producteur d'incompréhension, de solitude et de souffrance et de plus de solitude où il ne parviendra pas à lier sainement l'objet investi (collant, maquillage) et son développement psychoaffectif et identitaire. Par ailleurs, il perdra le lien entre lui et la société où il doit trouver sa place.

    Le transsexualisme n'est ni une maladie ni un trouble sexuel et identitaire mais un développement atypique où sexe et genre sont organisés différemment par rapports aux référents naturalistes de notre société.

    Si ce comportement se poursuit au-delà de plusieurs années et se confirme dans le sens fille, consulter et contacter une association trans.

    Il faut en parler avec lui, avec doigté, avec tact. Il n'y a rien d'étrange pour un jeune homme que vouloir découvrir "ce que les femmes se sont réservé" et qui fait souvent leur seule spécificité.

    J'entends par là que beaucoup de femmes sont vêtues de jupes et de collants, ou de bas, mais que ça leur va comme un tablier à une grosse vache.

    Ceci dit, avez vous, Madame, éprouvé vous même quelque répugnance à revêtir des collants, à vous décorer le sourire, à vous parfumer les aisselles (heureusement, merci !) ou tout simplement donner à votre propre corps les caresses qu'il attend.

    Votre jeune fils n'est ni anormal, ni travesti, ni homosexuel. Ce qu'il lui manque, c'est une compagne avec qui il pourra partager le sens de la caresse, le toucher de soie, le partageant et le donnant lui aussi. Car nos chairs sont de même nature, l'aviez vous remarqué ??? Il n'y a pas de "masculin" et de "féminin" pas plus que de chair de poule ou de chair à canon.

    Il a tout simplement posé le doigt sur une question simple, existentielle, celle qui repousse soit celle, féminine, vers son rôle de poule, d'objet sexuel, de tanagra... et tel autre vers le rôle du pur macho, du tueur, du mâle dominant, du chef de tribu.

    Lui,il pose des questions.

    Vous pouvez lui donner une réponse et l'aider ainsi à se libérer (se libérer de vos propres inquiétudes, soit dit en passant) lui dire et le conseiller sur ce qui lui sied le mieux, sur ce qui est pratique dans la vie professionnelle et sportive, sur le confort, sur le droit à l'affection (auquel il a droit comme tout autre) et sur l'image qu'il a de lui même.

    Une petite copine qui rirait avec lui de ses essais vestimentaires ? Génial. Et ce n'est pas parce que les choses ne sont pas gagnées d'avance qu'il faut jeter le bébé avec les collants du bain.

    Le principal problème, c'est dans la tête des femmes.

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